Alesandra Seutin

« Je crée la chorégraphie pour le spectacle ou plus précisément : je consolide la mise en scène de Junior par le mouvement. Mon travail est toujours socio-politique, donc je me sens parfaitement à ma place dans cette production. Et je me sens naturellement liée à Winnie Mandela ; elle est une femme, comme moi, elle est sud-africaine, comme ma mère. Ma famille fait partie des “Zoulous qui ont fui” ; ils se sont eux-mêmes exilés vers le Malawi et le Zimbabwe où je suis née. J’ai grandi à Bruxelles et mon père est belge. Je me définis comme une “Afropéenne” ; en Afrique, on me considère comme une Européenne, en Europe, je suis une Africaine. Mais au fond, je suis les deux, dans les deux mondes. C’est une merveilleuse hybridité que j’embrasse. C’est bien que, pour une fois, la femme noire soit propulsée sur le devant de la scène, une position qu’elle n’occupe pas souvent. D’ailleurs, la pièce ne parle pas uniquement de Winnie Mandela. Nous tentons d’incarner ses récits à la faveur de nos expériences personnelles. Il est question de la vie actuelle, d’injustice, de pouvoir, de violence, de désespoir, de vulnérabilité et de résilience. Beaucoup de gens pourront s’y reconnaître et être touchés. »