Schaambot

En 1969, Black Venus reçoit le Prix triennal d’État pour la prose. En 2015, à la mort de Geeraerts, il est inclus dans le Canon de la littérature flamande et néerlandaise. Cinq ans plus tard, en 2020, le roman est déjà retiré de la liste, la commission estimant que les opinions de Geeraerts sur le colonialisme et les femmes sont écœurantes. Le livre regorge d'abus de pouvoir, d'images déformées des femmes et des « sauvages », de racisme à l'état pur et d'interminables passages pornographiques avec des mineurs.

Comment faut-il aborder notre patrimoine littéraire acclamé, aujourd'hui perçu comme offensant et douteux, mais qui l'a toujours été pour beaucoup ? Les anciennes œuvres d'art adulées tiennent-elles la route tandis que leurs idées douloureuses nous font désormais rougir ?

Dans Schaambot, une jeune actrice noire (Musia Mwankumi) et un acteur blanc d'âge moyen (Valentijn Dhaenens) se partagent la mise en scène basée sur le livre de Geeraerts, offrant à celui-ci une lecture actuelle parsemée de nombreux points d'interrogation et d'émotions. Schaambot est une conversation entre deux personnes d'aujourd'hui sur ce dont elles ont honte, ce qui suscite leur indignation, ce qu'elles appellent l'art et s'il est intemporel ou non.